1 expert, 3 questions : Lumière sur la réhabilitation du bâti scolaire de La Trinité

Quels facteurs vous ont décidé à entreprendre la rénovation de l’école ? 

Le bâti scolaire constitue l’essentiel de notre patrimoine, un pan important de toute collectivité. Investir dans ce patrimoine, qui n’a pas toujours été bien entretenu, consiste à l’adapter sur une multitude d’aspects : menuiseries, isolation thermique, nouvelles normes, sols, ventilation, … Les investissements sont importants, mais il est primordial de consommer moins et mieux sans négliger le confort des élèves.

Nous souhaitions avant tout refaire les menuiseries et installer une pompe à chaleur dans l’une de nos écoles. Puis, des diagnostics thermiques poussés nous ont permis de prioriser les étapes de rénovation et d’obtenir des recommandations de mise en œuvre. C’est ainsi, qu’au sein de l’école Eau Vive, nous avons notamment remplacé l’usage du gaz par celui de l’électricité, mis en place une gestion technique centralisée (GTC), refait l’isolation ou encore installé des panneaux photovoltaïques qui permettent une autoconsommation pour l’école et les autres bâtiments publics à proximité. La gestion intelligente du bâtiment et les mesures correctives en termes d’utilisation nous ont aussi permis de neutraliser les fonds propres que nous avions mobilisés en deux années. Grâce à cela, cette année nous entamons des travaux dans d’autres écoles, tels que le basculement du gaz à l’électricité, qui permet de ne plus être dépendant du prix volatile de l’énergie. Le financement stable et sécurisé sur long terme de la Banque des Territoires nous a été et est très utile.  

Comment avez-vous financé le projet ? Pourquoi avez-vous fait appel au prêt ? 

La rénovation énergétique implique un investissement à long terme d’où la nécessité de couvrir ces investissements avec des financements de type prêt ou subvention en complément des fonds propres. Cela permet de les lisser, d’avoir un retour sur investissement à court terme tout en diminuant nos charges de fonctionnement. 

Le prêt proposé par la Banque des Territoires était le plus sécurisant, avec un taux favorable, que nous avons mobilisé dès 2023. 

Alors qu’en 2020, il nous était impossible de s’endetter, nous avons réussi à établir une nouvelle trajectoire financière. Chaque année nous diminuons notre endettement global ; cette perspective vertueuse crée un cadre de confiance réciproque auprès de nos partenaires financiers.

Nous avons ainsi pu obtenir des subventions qui nous ont permis d’alléger les fonds propres et d’engager de nouveaux travaux. Les futurs travaux prévus dans les autres écoles nous ambitionnaient d’économiser l’émission de 100t de CO₂. Finalement, ce sera plus de 150t, ce qui n’est pas rien à l’échelle d’une petite commune. C’est comme si nous avions déjà atteint les objectifs de France 2030 fin 2025. 

Quels conseils donneriez-vous à une collectivité qui souhaite rénover ses écoles ? 

Prendre le temps d’établir des diagnostics thermiques ! Cette première phase permet de prendre en compte la pertinence des mesures et de savoir quel fonctionnement doivent être mis en place en fonction de quels usages et de quels comportements. La rénovation est aussi un moyen d’éveiller de nouvelles opportunités, de réfléchir à des modes de gestion innovants, qui modifient les pratiques des agents et usagers. Rénover, gérer de façon intelligente le bâtiment, faire de l’autoconsommation, gérer l’ensoleillement, … Tous ces éléments sont essentiels à connaître pour arbitrer sur les priorités de rénovation.